- Mickaël Evrard, maraîcher à Voyennes (Somme) – AMAP Hommes de Terre (Ham) et AMAP Monde (Compiègne)
« Le changement climatique va de plus en plus en vite et a de plus en plus d’impact sur nos cultures. Cette saison a été particulièrement compliquée : grosses variations de températures, problèmes d’assimilation des oligo-éléments dans le sol, l’arrivée de nouveaux ravageurs… Il y a eu beaucoup de perte dans les récoltes. J’ai eu une invasion de punaises qui a fait couler les fleurs d’aubergines, les altises qui ont impacté les radis… Les radis d’ailleurs, bientôt on ne pourra plus en faire. Leur saisonnalité s’est transformée. Alors, il y a bien des petites compensations positives… j’étais content de pouvoir faire pousser mes melons et mes tomates en extérieur. C’était plaisant, mais anecdotique. L’accélération du changement climatique va nous demander une vraie adaptation et pour ça, il faudra qu’on soit accompagnés par la technique et par la recherche. Aujourd’hui, on est malheureusement les parents pauvres de la recherche ! »
- Elise Ammeux, maraîchère-polyculture à Ramicourt (Aisne) – AMAP Les paniers d’Elise
« Ces deux dernières années (2019 et 2020) ont été marquées par un long été sans pluie, suivi d’un automne très pluvieux. Cela questionne la gestion de l’eau. Comment arroser suffisamment pour que les plants ne souffrent pas de la sécheresse, sans gaspiller cette eau potable si précieuse ? Quant à l’indicateur de la mare, c’est certain que ces dernières années elle n’arrivait plus à rester en eau l’été. Alors que jusque 2013 le niveau d’eau était variable mais rarement à sec. Est-ce dû au manque de précipitations ? Ou au fait que les arbres grandissant pompent l’eau avec leurs racines ? En période pluvieuse, il y a une dizaine d’années, je voyais régulièrement cette même mare déborder. Cela n’arrive plus non plus. Et quels échos avec d’autres fermes en AMAP ? J’ai discuté cet été avec V., qui m’expliquait que la gestion de l’eau est un sujet délicat aussi … »